Littérature française

Catherine Hermary-Vieille

La Bête

photo libraire

Chronique de Jean-Luc Aubarbier

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On ne finira jamais de parler de la bête du Gévaudan ; elle participe de notre imaginaire et de nos peurs primales. En plein siècle des Lumières, sur les terres désolées de la Lozère hantées par les loups, le diable et les superstitions, une bête inconnue s’attaque aux femmes et aux enfants. Délaissant les troupeaux, elle fait des victimes par dizaines. Traqué par les Dragons et les Louvetiers du roi, le monstre semble se volatiliser après chaque crime ; il est invisible et doué d’ubiquité. Furieux, Louis XV envoie Antoine de Beauterne, le grand louvetier du royaume. En vain. Les rumeurs enflent. S’agit-il d’un animal à l’intelligence humaine ou d’un homme pervers redevenu un fauve ? Dans ce roman à la fois étrange et brutal, Catherine Hermary-Vieille revisite une histoire connue de tous, comme un conte, qui renvoie à des faits relativement communs – à la même époque, un loup gigantesque dévore trente personnes dans le Périgord. Le texte, envoûtant, explore les méandres de l’âme humaine et plonge dans les profondeurs du Mal absolu en suivant l’enchaînement des évènements qui font basculer un être vers la folie.