Mustiks

Pour cette odyssée en Zambie, il fallait une terre fascinante et inhospitalière, un fleuve indocile, des chutes majestueuses. Il fallait un projet fou. Il fallait des personnages extraordinaires, des lignées complexes qui se croisent, des histoires d'amour entravées. Il fallait des puissances avides de conquérir, des luttes féroces pour l’indépendance. Il fallait une histoire qui embrasse trois générations, qui renoue avec le passé et imagine le futur. Il fallait une pointe de réalisme magique pour alimenter le trouble du lecteur. Il fallait également une nuée de moustiques pour répandre la fièvre, narguer les hommes et les rappeler à l’ordre. Il fallait aussi une écriture qui épouse chaque contours des émotions humaines, une construction habile qui tresse les destinées et la grande Histoire. Il fallait une plume qui dénonce les injustices et renverse les points de vue. Pour conter la Zambie, il fallait ce roman polyphonique terriblement ensorcelant.