Les Brouillards noirs

Raphaël est violoncelliste, il vit seul depuis le départ abrupt de son ex-femme et de leur fille Maude. Il ne les pas revues depuis presque douze ans car sa femme a coupé les ponts sans lui laisser la possibilité d’entretenir un lien avec son enfant. Raphaël a sombré dans la dépression, engagé un détective privé mais n’a pu retrouver sa trace. Et voilà qu’un jour, au bout du téléphone, Nathalie, son ex, l’appelle pour une urgence : Maude, en voyage aux îles Féroé, semble avoir disparu. Elle était avec son petit-ami, ils se seraient séparés avant de rentrer. Lui est revenu mais sans elle. Sur une impulsion, notre héros décide de prendre un vol pour cette étrange destination. Sur place, l’accueil aussi hostile que le climat et ses fameux et inquiétants brouillards noirs le propulse dans un environnement inhospitalier, dangereux et plein de chausse-trapes. Sur cet archipel, la vie est archaïque et les traditions les plus ancestrales ont toute leur place car la législation des îles ne tombe pas sous la férule des lois européennes. Il leur est ainsi permis de chasser les globicéphales et dauphins dans un déchaînement de violence pour perpétuer une tradition qui autrefois nourrissait la population autochtone. Raphaël découvre que sa fille faisait partie d’une ONG militant contre ces grindadráp. Plus il cherche à comprendre ce qui s’est passé, plus le mur auquel il se heurte est épais. Outre la thématique de la musique classique, la filiation et l’engagement écologique sont au cœur de ce roman d’une grande richesse et d’une beauté âpre. La plume magnifique de l’auteur, le décor exceptionnel de l’archipel, l’enquête noire en pleine nature rendent cette lecture mémorable.