Polar
Ragnar Jónasson
À qui la faute
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Ragnar Jónasson
À qui la faute
Traduit de l'islandais par Jean-Christophe Salaün
Éditions de La Martinière
20/01/2023
336 pages, 21,50 €
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Chronique de
Anne-Sophie Poinsu
Librairie Le Failler (Rennes) -
❤ Lu et conseillé par
3 libraire(s)
- Frédérique Franco de Le Goût des mots (Mortagne-au-Perche)
- Francesca Petit de La Librairie Le BHV Marais (Paris Cedex 4)
- Anne-Sophie Poinsu de Le Failler (Rennes)
✒ Anne-Sophie Poinsu
(Librairie Le Failler, Rennes)
Ragnar Jόnasson est un auteur incontournable du paysage littéraire islandais. Biberonné au polar, il a traduit dans sa langue nombre de romans d’Agatha Christie et construit une œuvre intimiste à l’ambiance inimitable avec la série des Ari Thόr et sa superbe trilogie avec l’inspectrice Hulda. Ce dernier roman se lit tout à fait indépendamment.
À qui la faute nous met en présence de quatre amis de longue date, de jeunes adultes dont les chemins se sont depuis longtemps éloignés mais qui vont néanmoins se retrouver le temps d’un week-end pour une partie de chasse à la perdrix. Armann, fin connaisseur de la région et à la tête d’une entreprise touristique florissante (après avoir vécu une période sombre), sera leur guide pour ce week-end. Helena, proche de lui, ne peut s’empêcher de penser à son fiancé mort en pleine nature dont l’anniversaire tombe à ce moment-là et dont elle trimballe le souvenir partout avec elle. Daniel essaie, sans conviction, de se réjouir de cette parenthèse loin de sa vie londonienne où il tente, tant bien que mal, contrairement à ce qu’il prétend devant ses amis, de percer comme comédien. Et avec eux, la cinquième roue du carrosse, celui qui semble s’être accroché au groupe par l’intermédiaire de Daniel : Gunnlaudur. Cet ancien alcoolique traîne plus d’une casserole et éveille autour de lui beaucoup de méfiance et d’hostilité. Chaque protagoniste semble cacher de lourds secrets pesant sur leur conscience et cette sorte de huis clos en pleine tempête va tourner peu à peu au cauchemar, dévoiler les failles du passé, les faiblesses de chacun et les mettre face à l’impensable. Car dès le début, rien ne semble se dérouler normalement au cours de cette escapade et la tension laisse bientôt la place à la terreur. Un roman policer à l’ambiance inimitable, un décor grandiose et effrayant, un rythme effréné où l’action se déroule sur deux jours bousculant la vie de nos aventuriers. Et quel retournement de situation ! Un huis clos aussi glaçant que délectable.