Littérature étrangère

Margaret Atwood

Le Tueur aveugle

photo libraire

Chronique de Emmanuel Vacher

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Lecteur, méfie-toi des titres ! Le Tueur aveugle n’est pas un polar. Le Tueur aveugle est le livre d’un livre et de surcroît une saga familiale. Oui, au commencement, il y a la mort d’une femme qui laisse de mystérieux carnets à sa sœur, la narratrice. Elle raconte leur histoire familiale, tout en faisant découvrir l’œuvre d’une vie. L’auteure canadienne Margaret Atwood met en scène son héroïne : la mise en abyme ! D’abord, celle des personnages dans un roman fictif qui bouleverse l’ordre bourgeois de leur vie. Enfin, celle trop connue, de la vie des parents jouée par leurs enfants. Le réel et l’imaginaire se côtoient, donc, pour accentuer l’absurdité des secrets de famille. Comme avec son best-seller, La Servante écarlate, on appréciera aussi et surtout une narration qui épingle les limites des rapports de domination entre hommes et femmes. L’intrigue tient en une phrase : « disons que l’on est prisonnier des péchés de nos pères ».

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