Le Fil des souvenirs

Un jour de mai 1917, Olga Komninos, femme d’un riche négociant en tissu, donne le jour à Dimitris dans une chaleur étouffante. Quelques heures plus tard, la ville de Thessalonique est ravagée par les flammes. La mère et l’enfant, accompagnés de Pavlina la bonne, se réfugient dans une petite maison d’un quartier populaire de la cité, héritage familial d’Olga. Quelques années plus tard, lors d’échanges de populations organisés entre les autorités grecques et turques, la petite Katerina est séparée de sa mère et de sa sœur. Elle est recueillie par Eugenia et ses deux filles sur un bateau qui les mène à Thessalonique. Katerina et Dimitris grandiront rue Irina, côte à côte et en harmonie au milieu de nombreuses familles que tout oppose pourtant : les Komninos, riches négociants en tissu, les Moreno, tailleurs juifs et leurs deux fils, Eugenia et ses trois filles, exilées et déracinées d’Asie Mineure… et le souvenirs des Ekrem, famille de musulmans qui dut faire le voyage inverse vers la Turquie. Mais leurs destins à tous seront marqués par l’Histoire, les amitiés et les trahisons. Après L’Île des oubliés, Victoria Hislop confirme son talent dans l’art de nous plonger dans des sagas familiales passionnantes. On s’évade dans cette cité chargée d’Histoire où, au début du siècle dernier, chrétiens, juifs et musulmans vivaient en harmonie. Au fil des itinéraires des nombreux personnages, nous découvrons comment, en quelques décennies, musulmans et juifs ont été bannis de la ville et comment la Grèce a traversé le xxe siècle au gré des bouleversements politiques, des dictatures, des guerres et des coups d’État. Le roman idéal à dévorer pour s’évader pendant les journées printanières ou, comme c’est mon cas à l’instant même, pour se réchauffer pendant une tempête de neige.