Littérature française

Joseph Andras

De nos frères blessés

photo libraire

Chronique de François Reynaud

Librairie des Cordeliers (Romans-sur-Isère)

Voici l’histoire du seul Européen exécuté par la justice française pendant la guerre d’Algérie. Son nom, Fernand Iveton, un Français d’Algérie qui se considérait avant tout algérien, fils de cette terre, comme ses papiers l’indiquaient clairement : « Né à Alger en 1926 ». Ouvrier dans l’usine qui alimentait Alger en gaz et membre du parti communiste, il prend naturellement le parti de la révolte et de la lutte anticolonialiste au moment de la guerre d’Algérie, le colonialisme n’étant à ses yeux qu’une expression de la domination et de l’exploitation des puissants sur les faibles. C’est dans cet état d’esprit qu’un jour de novembre 1956, Iveton, devenu membre du Front de Libération Nationale, pose une bombe artisanale dans un local désaffecté de l’usine où il travaille, avec pour unique projet de perpétrer un acte de sabotage qui privera de gaz la capitale. La bombe n’aura pas le temps d’exploser et ne tuera personne mais Iveton sera dénoncé et condamné à mort : on ne joue pas avec les intérêts supérieurs de l’État.

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