Littérature française

Jean-Philippe Blondel

06H41

photo libraire

Chronique de Véronique Marchand

Librairie Le Failler (Rennes)

« J’aurais pu prendre le 07h50 – ou même le 08h53. C’est lundi. Il ne se passe rien au travail, le lundi. » Mais pour Cécile, le train de 06h41 est une bouée de sauvetage. Partir. Vite ! Fuir ses parents à qui elle n’a rien à dire, cette vie dont elle ne veut surtout pas et cette province désolante. Plus d’une heure de voyage avec un roman, voilà qui devrait l’aider à se libérer de la culpabilité qui la ronge insidieusement. Et de la colère. Mais ce serait faire fi du destin. Un retard ne l’aurait ni surprise ni plus contrariée que ça. Ce qu’elle ne pouvait imaginer, c’est le passé qui viendrait s’installer à côté d’elle. Les souvenirs n’intéressent pas Cécile. L’adolescente gauche et transparente s’est muée en une belle quadragénaire dynamique, déterminée et autoritaire. Philippe était un séducteur brillant et sûr de lui. Vingt ans après, elle l’a immédiatement reconnu, mais comment a-t-il pu autant changer ? Ces deux là-ont un vieux compte à régler, ce voyage en sera-t-il l’occasion ?

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