Polar

Jean-Christophe Grangé

Lontano

illustration

Chronique de Stanislas Rigot

Librairie Lamartine (Paris)

Impressionnante toile d’araignée de presque 800 pages, Lontano et ses allures de best of aux scènes mémorables serait-il tout simplement le meilleur roman de Jean-Christophe Grangé ?

Une famille : les Morvan. À sa tête, Grégoire, homme de l’ombre chargé des sales besognes de l’État, est un tyran, vieillissant peut-être, mais toujours dangereux, et pour ceux qui se mettraient au travers de son chemin, et pour les siens – sa femme en paye le prix fort de manière régulière. Le couple a trois enfants : Loïc est un trader, doué, qui s’occupe entre autres des affaires de son père, mais il est accroc à la cocaïne, xième compagne sur la route de ses débauches ; la fille, Gaëlle, traîne sa haine de la famille et ses envies de cinéma, mais ne réussit qu’à jouer à la prostituée ; enfin, Erwan, flic à la Criminelle, semble s’être plutôt bien sortie de cette enfance dans l’ombre terrifiante de Grégoire, mais il ne faudrait peut-être pas trop gratter son vernis de grand espoir de la police. Dans ce contexte familial explosif, l’apparent suicide d’un journaliste et l’étrange mort d’un futur pilote de chasse tué dans un accident de bombardements lors d’un week-end de bizutage, vont jouer le rôle de l’étincelle qui déclenchera le grand incendie. Il n’en faut pas plus à Jean-Christophe Grangé pour plonger son lecteur dans un abîme de noirceur où les ténèbres semblent s’épaissir à chaque page, le long de mémorables scènes d’action et de retournements saisissants.

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