Stanislas Rigot

Librairie Lamartine (Paris)

Après dix années passées à la librairie Duminy de Boulogne-sur-Mer, je suis responsable de la librairie Lamartine à Paris, librairie indépendante et généraliste. Je participe à Page depuis plus de 15 ans et c’est toujours avec une grande joie que je retrouve mes amis libraires autour de ce partage de coups de cœur.

Rencontre avec Stanislas Rigot de la librairie Lamartine à Paris.

PAGE - Comment et pourquoi êtes-vous devenu libraire ?
S. R. – Mon père était libraire et bien évidemment le dernier métier que je voulais exercer était celui de mon père. Mais le virus de la lecture inoculé dès l'enfance conjugué à l'opportunité de faire un remplacement dans une librairie m'ont ouvert les portes de ce métier qui est celui que j'exerce depuis plus de vingt ans.

Parlez-nous un peu de votre librairie et de votre équipe.
S. R. – Je travaille à la librairie Lamartine à Paris dans le 16e arrondissement. Le magasin propose en plus de la librairie un espace papeterie et un espace cadeau. L'équipe est composée de 10 libraires. Nous sommes une librairie généraliste, très ancrée dans la vie de son quartier, avec une forte propension de clients fidèles.

Racontez-nous une anecdote amusante avec un client.
S. R. – Vous imaginez bien que notre métier est sujet à très nombreuses anecdotes. Ma préférée reste celle de ce gamin désireux d'acheter Le Rose et le vert de Stendhal, à qui j'ai vainement essayé de vendre Le Rouge et le noir avant de me rendre compte qu'il existait bien un Le Rose et le vert. Gros fou rire et une grande leçon d'humilité.

Quel est le premier livre de votre bibliothèque que vous avez rouvert ?
S. R. – Passée l'hébétude de la fermeture, il m'est apparu évident que La Recherche du temps perdu s'imposait. J'ai repris Du côté de chez Swann et À l'ombre des jeunes filles en fleur, parfaits compagnons de confinement. Depuis les premières épreuves de la rentrée littéraire ont pris vaillamment le relais.

Quel serait le conseil que vous aimeriez donner à nos lecteurs pour ces périodes de confinement ?
S. R. – De nombreux livres parus depuis janvier n'ont, de fait, pas eu le destin qu'ils méritaient. Mon grand coup de cœur de 2020 pour le moment est le fracassant retour de Ian McEwan avec Une machine comme moi chez Gallimard. Je pense que ce grand roman, un des meilleurs de son auteur, est d'autant plus d'actualité avec les bouleversements qu'a entraîné le confinement dans notre rapport au contact, la désormais fameuse socialisation, et à la technologie qui nous entoure plus que jamais.

Une autre idée de question à laquelle vous aimeriez répondre ?
S. R. – J'aimerais juste ajouter que, même si les mois qui arrivent seront difficiles nous en sortirons grandis, dire à quel point ces livres qui nous entourent sont plus précieux que jamais et à quel point notre travail de transmission va être crucial dans cette reprise. Au plaisir de vous revoir !

Ses coups de coeur