Littérature étrangère

Paul Auster

Sunset Park

photo libraire

Chronique de Rémy Ehlinger

Librairie Coiffard (Nantes)

2008, alors que l’Amérique est en proie à une terrible crise et que le monde est dévasté par la misère, quatre jeunes gens trouvent refuge dans une maison abandonnée de Sunset Park.

 

Décidément Paul Auster est un magicien. Avec simplicité, en usant d’une écriture fluide et rythmée, il dépeint l’Amérique, et au-delà, nos sociétés occidentales matérialistes rongées par la crise financière, à travers les espoirs, les doutes, les frustrations et les craintes de personnages inoubliables. Par petites touches, le lecteur appréhende cette Amérique de la crise avec ses maisons abandonnées, ses objets mis au rebut, ses entreprises au bord de la faillite et ses individus mal en point. Des personnages que Paul Auster rend profondément humains, des personnages auxquels nous ne pouvons que nous attacher. Mais si Sunset Park est sans conteste un roman lumineux, celui d’un écrivain qui sait merveilleusement créer un univers et des personnages riches et touchants, il contient également une part de noirceur, peut-être même de désespoir. Cette dimension tranche radicalement avec ce que Paul Auster nous avait habitués à lire. Mais le contexte de cette crise destructrice de tant de vies et qui a écorné un peu plus encore le rêve américain ne prête pas spécialement à l’optimisme. Des thèmes abordés naît ce sentiment de tristesse que l’on ressent une fois le livre terminé.

 

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