Bande dessinée

Christin

Pigalle, 1950

Chronique de Arnaud Bresson

Librairie Sauramps Comédie (Montpellier)

Pigalle, 1950 : le titre est on ne peut plus clair. On retrouve tout l’imaginaire de ce quartier et de ces années dans la nouvelle BD de Jean-Michel Arroyo et Pierre Christin. C’est une véritable plongée dans une époque trouble où les gangsters et les forces de l’ordre ne sont pas toujours si opposés et où le temps malsain de l’Occupation et de la collaboration française a laissé des traces pas encore complètement effacées. À travers l’épopée d’un petit gars de l’Aubrac dans le milieu des truands parisiens – il n’était pas au départ destiné à évoluer dans cet univers –, les auteurs posent un regard lucide et malgré tout énamouré sur ces années 1950. L’ascension et la chute du jeune Antoine, homme de main du Beau Beb, sont le prétexte pour mettre en scène braquages, extorsions, courses-poursuites, meurtres en tous genres, sexe et bien évidemment amour. Le magnifique style précis et léché d’Arroyo contribue grandement à la véracité et la légitimité du propos.

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