Littérature étrangère
Kjell Westö
Nos souvenirs sont des fragments de rêve
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Kjell Westö
Nos souvenirs sont des fragments de rêve
Traduit du suédois par Jean-Baptiste Coursaud
Autrement
10/01/2018
400 pages, 22 €
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Chronique de
Christèle Hamelin
Librairie Le Carnet à spirales (Charlieu) -
❤ Lu et conseillé par
8 libraire(s)
- Geneviève Gimeno de Maupetit (Marseille)
- Linda Pommereul de Doucet (Le Mans)
- Nicole Legrand de Graffiti (Castres)
- Valérie Barbe de Au brouillon de culture (Caen)
- Jean-Baptiste Hamelin de Le Carnet à spirales (Charlieu)
- Céline Vignon de Mots et Images (Guingamp)
- Isabelle Lasne de Gutenberg (Issy-les-Moulineaux)
- Serge Vessot de Cultura (Marsac-sur-l'Isle)
✒ Christèle Hamelin
(Librairie Le Carnet à spirales, Charlieu)
Kjell Westö n’aime rien tant que mêler l’histoire de son pays à celle de ses personnages. Il ne déroge pas à la règle avec cette superbe et copieuse fresque finlandaise.
Mais à la différence de ses précédents romans, l’histoire nationale y joue un rôle secondaire. Même si combinée aux paysages divins et au ciel couleur jaune soufre (titre original), elle n’en demeure pas moins la toile de fond. Si le narrateur évoque en effet les événements marquants de son pays et de l’Europe, des années 1960 à nos jours (l’influence du géant voisin, la Russie, la libération sexuelle, la chute du mur de Berlin…), il dresse avant tout le bilan de sa vie. Sa rencontre dès l’enfance avec les Rabell sera déterminante tant cette fratrie issue d’une famille riche et influente exerce un magnétisme puissant sur lui. Malgré ses origines modestes, il devient le meilleur ami d’Alex, orgueilleux, jouant de la supériorité que son statut social lui offre et, quelques années plus tard, l’amant éperdu de sa sœur, Stella, brillante et insaisissable. Par le biais de leurs histoires de famille, d’amour, d’amitié, de pouvoir, de trahison, souvenirs restitués par la mémoire parfois sélective du narrateur, l’auteur dépeint finement l’évanescence de la jeunesse et la fugacité d’existences aussi tourmentées que le ciel d’Helsinki, tout en posant la question du déterminisme social.