Littérature française
Adèle Bréau
L’Odeur de la colle en pot
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Adèle Bréau
L’Odeur de la colle en pot
JC Lattès
24/04/2019
319 pages, 19,90 €
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Chronique de
Madeline Roth
Librairie L'Eau vive (Avignon) -
❤ Lu et conseillé par
2 libraire(s)
- Betty Trouillet
- Madeline Roth de L'Eau vive (Avignon)
✒ Madeline Roth
(Librairie L'Eau vive, Avignon)
Septembre 1990 : Caroline a 13 ans, elle est en quatrième, elle vient de déménager. Adèle Bréau déroule le fil de cette année particulière, entre l’adieu à l’enfance et les premiers émois de l’adolescence.
Elle écoute Mylène Farmer, Elton John ou UB40, elle déteste le samedi matin, elle lit La Nuit des enfants rois, elle voudrait des Clarks beiges comme sa copine Astrid. Elle regarde encore avec sa petite sœur La Petite Maison dans la prairie, ou Le Club Dorothée, elle passe des heures au téléphone avec son amie Vanessa, elle dessine des Fido Dido au Tipp-Ex sur sa trousse. Et surtout, elle tombe amoureuse pour la première fois. Adèle Bréau, rédactrice en chef de Elle.fr, a écrit le roman d’une génération, celle de ceux qui ont 40 ans aujourd’hui. Son roman est truffé de clins d’œil à ces années 1990 : les chansons (« Je rêvais d’un autre monde »), les films (Pretty Woman, Les Doors), les fringues, les émissions de télévision (Une Famille en or, Sébastien c’est fou). Elle dresse surtout le portrait d’une jeune fille sensible, tiraillée entre le désir de grandir, celui d’aimer, de se couper de ses parents, et les blessures d’une enfant qui voit sa vie changer, ses parents se disputer, son monde sécurisé s’effriter, petit bout par petit bout. La séparation des parents occupe une large place dans ce texte tout en pudeur, souvent drôle, mais d’une douce mélancolie également. On s’attarde aussi longuement dans les bras de David, le premier grand amour, celui qui émeut et dont on laisse les mains glisser sur soi. « Personne n’était à même d’appréhender cet agglomérat d’immenses bonheurs et de pensées sombres qui envahissait ce corps que je reconnaissais plus. » À la fin du livre, on s’est terriblement attaché à cette Caroline qui nous ressemble forcément. Adèle Bréau nous cueille avec l’image de cette jeune fille devenue maman, retrouvant, un dimanche en famille, un carton poussiéreux rempli de souvenirs. C’est toujours très juste, doux et c’est très beau.