Le Vieux Monde derrière nous

Est-ce un roman, est-ce un road trip, un hommage à l’émancipation par l’Histoire ? Un peu de tout ça car l’auteur nous emmène dans les pas de son père, armé pour ce faire de solides archives. À 22 ans, Gil Kemeid, québécois d'origine libano-égyptienne, s’était lancé dans un voyage de quatre mois à travers l’Europe, en quête de ses origines, jusqu’à Beyrouth. Mais nous sommes en 1968 et les choses ne se passent pas comme prévu. Les cartes qu’il tient à envoyer à son amoureuse ‒ qu’elle conservera toutes ‒ permettent aujourd’hui à leur fils de nous embarquer dans cette odyssée survoltée et de nous raconter, avec un certain sourire, ce qui a porté le monde jusqu’ici (l’immigration égyptienne, les dictatures de Franco, Salazar, Tito, les révoltes étudiantes, l’art…) avec moultes références et rapprochements intergénérationnels qui font sens. En bonus, tout cela est ponctué de phrases qu’on a envie de faire siennes pour leur humour et leur intelligence. C’est brillant.