Littérature étrangère
Viola Ardone
Le Train des enfants
-
Viola Ardone
Le Train des enfants
Traduit de l'italien par Laura Brignon
Albin Michel
06/01/2021
292 pages, 19,90 €
-
Chronique de
Salomé Fauvel
Librairie Au détour des mots (Tournon-sur-Rhône) -
❤ Lu et conseillé par
5 libraire(s)
- Isabelle Aurousseau-Couriol de de Paris (Saint-Étienne)
- Aurélie Bouhours de Au temps des livres (Sully-sur-Loire)
- Béatrice Giraud de La Page suivante (Lyon)
- Sophie Lainé de CCGPF - Service du livre et des bibliothèques - service BCPC (Paris)
- Salomé Fauvel de Au détour des mots (Tournon-sur-Rhône)
✒ Salomé Fauvel
(Librairie Au détour des mots, Tournon-sur-Rhône)
Un jeune narrateur nous embarque avec sensibilité dans cette histoire inspirée de faits réels, au cœur d'une Italie déchirée par la misère. Tendresse et humour sont les traits dominants de ce joli roman aux notes parfois graves.
En 1946, à Naples, des milliers d'enfants ont quitté leurs parents pour des familles d’accueil plus aisées, vivant au nord du pays. L'objectif étant de leur donner accès à ce qui leur a toujours manqué : de la stabilité. Le parti communiste entreprend de les sortir de la misère dans laquelle ils ont grandi et de soulager leurs parents. Inspirés de faits réels, cette histoire de l'Italie d'après-guerre a marqué toute une génération. Amerigo, petit garçon de 8 ans à l'imagination débordante, quitte sa mère sur le quai d'une gare, sans trop comprendre ce qui l'attend, et nous raconte son histoire et celle de ses deux camarades. Il rêve de chaussures neuves et de ne plus être obligé d'attraper des rats pour les vendre ensuite sur les marchés comme s'il s'agissait de cochons d'Inde. Mais pour rien au monde, il ne veut quitter sa mère, son seul repère. Ce départ n'aura pas les mêmes impacts pour Amerigo et ses amis dans leurs vies futures. Plusieurs choix s’offrent à eux : rester au nord dans cette « nouvelle famille », revenir dans le Sud et oublier ce voyage ou réussir à conjuguer ces deux existences. Malheureusement, ils ne seront pas les seuls à décider de leur avenir. À son retour dans le Sud, le narrateur se voit contraint par sa mère de couper les ponts avec sa famille de Bologne : elle lui interdit de les contacter, intercepte leurs courriers et va même jusqu’à revendre le petit violon qui lui avait été offert. Comment vivre cette douloureuse rupture ? Comment devenir adulte avec une enfance déchirée entre deux mondes ? Comment grandir avec une mère qui refuse d’accepter une partie de vous ? Peut-on lui pardonner ? Les personnages délicats et attachants de ce roman empreint de douceur et d’émotions nous bouleversent, tout comme le sacrifice des parents du Sud et la générosité de ceux du Nord.