Le Prix de la victoire

C'est dans ce contexte que débarquent Arnie, un Américain d'origine finlandaise s'étant illustré pendant la guerre, et sa femme, Louise, une Américaine pur jus et naïve, entièrement dévouée à son mari et à la mission qui les attend sur place, à savoir le renseignement. Il n'y a plus d'ambassade américaine mais une délégation qui œuvre en coulisses pour éviter que le pays tout entier ne bascule dans le giron de la grande URSS. Louise fait la connaissance de Natalya et de son mari Mikhail. Bien qu’elles soient sur la retenue, une amitié naît entre les deux jeunes femmes. Leurs maris, que leurs souvenirs de soldats et quelques rasades d'alcool rapprochent, se lancent quant à eux un défi sportif. Sans réfléchir aux conséquences d'un « combat » qui sera perçu comme celui de l'Occident contre la Russie soviétique, ils programment une course de ski de fond d'une dizaine de jours dans le Grand Nord. Au lieu de rester discrète, Louise tire profit de cette course pour réaliser une œuvre caritative. Au grand dam de Natalya qui a bien compris le danger, en ce début de guerre froide, si son mari venait à perdre. Que faire pour éviter la tragédie qui s’annonce ? Comment ménager l'ego de leurs époux de toute façon introuvables dans l'immensité enneigée qu'ils traversent ? Au travers de cette fresque historique et récit d'aventure, l'auteur nous plonge dans l'histoire d'un pays malmené par les enjeux mondiaux. Exercice diplomatique, place des femmes dans les relations internationales, dérives terribles du communisme, hiver finlandais : tous les ingrédients sont réunis pour une lecture addictive. Quel plaisir de retrouver Karl Marlantes après son inoubliable roman, Faire bientôt éclater la terre, et son héroïne Aïno qui avait émigré aux États-Unis au début du XXe siècle et à qui l'auteur fait un clin d'œil dans ce nouveau roman.