Littérature française
Rachida Brakni
Kaddour
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Rachida Brakni
Kaddour
Stock
06/03/2024
196 pages, 19,50 €
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Chronique de
Dolly Choueiri
Librairie Des gens qui lisent (Sartrouville) -
❤ Lu et conseillé par
9 libraire(s)
- Isabelle Poilbois de Espace Culturel E.Leclerc (Chambly)
- Charlotte Lesaulnier de Actes Sud (Arles)
- Florence Reyre de Du côté de chez Gibert (Paris)
- Maria Ferragu de Le Passeur de l'Isle (L'Isle-sur-la-Sorgue)
- Virginie Lannoy de Le Bateau Livre (Lille)
- Dolly Choueiri de Des gens qui lisent (Sartrouville)
- Marie-Ève Charbonnier de Paroles (Saint-Mandé)
- Coralie Brunel de Forum (Saint-Étienne)
- Catherine Vialle de Le Partage des mots (Villenave-d'Ornon)
✒ Dolly Choueiri
(Librairie Des gens qui lisent, Sartrouville)
Après avoir dit pendant des années et avec talent les mots des autres, la comédienne Rachida Brakni prend la plume pour la première fois pour raconter son père, mort le 15 août 2020. Un premier texte beau et bouleversant !
L’histoire commence lorsque le père de la narratrice rend son dernier souffle. C’est la fin de la vie de Kaddour, le père de Rachida Brakni, qui permet à l’histoire de s’écrire enfin. Nous sommes le 15 août 2020, à bord d’un train. Kaddour vient de mourir et sa fille se rend auprès de lui et de sa famille, dans leur maison d’enfance, en banlieue parisienne. Le souhait de Kaddour est d’être enterré dans son pays d’origine, l’Algérie. Mais en pleine crise du Covid et avec la fermeture des frontières, comment réaliser cette dernière volonté ? L’autrice fait alors le récit des cinq journées qui séparent la mort du père du jour de son enterrement, cinq chapitres comme cinq actes de la pièce de théâtre qui s’écrit. Dans ce court laps de temps, elle convoque les souvenirs, celui de l’homme qu’il était avant de devenir son père, les images de leur vie ensemble, son entrée dans l’âge adulte, leurs liens. Entre eux, la langue d’origine – l’arabe –, la langue française et cette troisième langue que parle souvent les parents issus de l’exil et leurs enfants : la pudeur et le silence. Le lecteur rencontre tour à tour un jeune garçon, orphelin à 7 ans, très vite obligé de se débrouiller dans la vie ; un jeune homme qui arrive en France et qui construit sa vie ; un amoureux transi qui n’a pas peur de braver les interdits par amour ; un père fier de sa fille et qui la pousse à devenir celle qu’elle souhaite être ; un homme plein d’humour et de malice. Et, en creux, se dessine aussi le portrait d’une jeune femme qui se construit, libre, et qui fait de la langue française et des mots, ceux qui ont tant manqué à ses parents, son « butin de guerre », son bouclier, sa force. C’est un récit bouleversant et élégant, un hommage comme une élégie funèbre qui retrace la vie d’un homme, d’un père, d’un mari, avec toute sa singularité et ses contours.