Littérature française

Éric Reinhardt

Élisabeth ou l’Équité

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photo libraire

Chronique de Mélanie Le Loupp

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Éric Reinhardt fait d’une DRH l’héroïne de sa première pièce de théâtre, Élisabeth ou l’Équité. Bluffant !

Alors qu’il écrivait Le Système Victoria (Folio), Éric Reinhardt a rencontré une avocate qui l’a entretenu de certaines affaires. Ces entretiens lui ont servi de base pour créer le personnage d’Élisabeth Basilico, DRH d’un grand groupe industriel appartenant à des fonds de pension américains. Élisabeth doit procéder à la liquidation d’une entreprise à Villeneuve-Saint-André. Son rôle consiste alors à répondre aux attentes de ses employeurs, désireux de solder l’entreprise sans trop d’encombres (des plans sont mis en œuvre) ni trop de dépenses, ainsi que de faire le lien avec les employés. Deux suicides au sein de l’entreprise vont ternir le tableau et mettre le feu aux poudres. Quand la colère née de l’injustice éclate, il est déjà trop tard pour revenir en arrière et tenter d’apaiser la situation… Dès lors, Élisabeth est prise au piège et doit repenser son système de valeurs. Éric Reinhardt décortique avec brio les coulisses des entreprises. L’auteur étudie avec minutie un milieu où tout est question d’argent et où règne la loi du plus fort. À la fois avec réalisme et cynisme, l’auteur du fabuleux Cendrillon (Le Livre de poche, 2011) laisse entrevoir un monde violent dans lequel il est d’autant plus difficile d’évoluer lorsqu’on est une femme. On a hâte de voir le projet sur les planches !