Donya est une jeune étudiante iranienne lorsqu’elle se fait emprisonner et violer. Abîmée, elle sort de cette terrible épreuve avec la volonté farouche de quitter son pays pour ne plus jamais y revenir. La Turquie devient sa terre d’asile et c’est là-bas qu’elle réapprend à vivre, qu’elle tente aussi de se débattre avec son destin pour réaliser ses rêves. Chahdortt Djavann dépeint une femme prête à tout pour s’en sortir. Afin de mieux cerner le personnage, le lecteur assiste aux séances psychanalytiques de Donya, quelques années plus tard alors qu’elle vit à Paris. On y découvre une femme à la fois brisée et en colère. La psychanalyse permet de comprendre subtilement les terreurs du personnage, son passé face à un père qui la maltraitait mentalement, sa difficulté à s’insérer dans une société qui ne veut pas d’elle… Le combat quotidien d’une femme déterminée à s’en sortir malgré une foule d’obstacles devient le combat du lecteur.
Page — Née en Iran, vous vivez en France depuis 1993. Vous êtes l’auteure entre autres de Bas les voiles (Gallimard, 2003), À mon corps défendant publié en 2007 chez Flammarion, La Muette, (Flammarion, 2008) et Je ne suis pas celle que je suis (Flammarion, 2011). Vos romans, comme vos essais, portent un intérêt tout particulier à la notion d’identité et au thème de la religion, ce qui vous a valu en 2003 le Grand prix de la Laïcité et la décoration de Chevalier des arts et des lettres en 2004. La Dernière Séance, que vous publiez chez Fayard est votre nouveau roman. Pourriez-vous nous en dire quelques mots ?
Chahdortt Djavann — La Dernière Séance se compose de deux récits. Le premier adopte une narration linéaire et raconte la vie de Donya, l’héroïne dont on apprend au début du roman qu’elle a subi un viol collectif alors qu’elle était incarcérée dans les prisons du régime iranien. à sa sortie de détention, elle se laisse épouser par le premier venu pour finalement fuir le pays seule. Elle rejoint Istanbul pour avorter, puis elle cherche un travail et se lance dans l’apprentissage du français. Mais, tous les trois mois, elle doit se rendre en Bulgarie afin de procéder au renouvellement de son visa pour continuer à vivre en Turquie. Elle s’inscrit à l’université et devient danseuse orientale dans une boîte pour payer ses études, en plus de son boulot régulier. Telle est cette narration linéaire, qui n’est autre qu’une sorte de récit picaresque, dans lequel une jeune fille quitte l’Iran et se retrouve confrontée, au cours de son périple et de sa quête d’une vie meilleure, à mille difficultés. […]
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