Polar

Massimo Carlotto

À la fin d’un jour ennuyeux

photo libraire

Chronique de Marc Rauscher

Librairie Majuscule-Birmann (Thonon-les-Bains)

Sous des dehors de restaurateur débonnaire, Giorgio Pellegrini est loin d’être un personnage recommandable. Ancien délinquant, il utilise son établissement, La Nena, comme couverture d’un réseau de prostituées, lesquelles servent à combler les désirs d’hommes politique corrompus. Pervers manipulateur, il assouvit ses besoins de domination et d’humiliation sur son épouse, lui faisant croire qu’il l’aime éperdument. Mais lorsqu’il apprend que son protecteur l’avocat Brianese l’escroque, son sang ne fait qu’un tour et son penchant pour la violence, trop longtemps contenu, refait surface, même si le fait de céder à ses instincts doit le conduire à se mettre à dos l’impitoyable mafia calabraise, dont Brianese n’est que l’homme de paille. Maniant comme personne l’ironie et l’épure, Massimo Carlotto réussit à nous fasciner en nous plongeant au fond de la psyché d’un criminel cynique et froid, un monstre ordinaire tapis sous des apparences de monsieur tout le monde. Qui sait, peut-être ce genre de sinistre personnage hante-t-il notre entourage ?

illustration

Les autres chroniques du libraire