Littérature étrangère

Jo Browning Wroe

Une terrible délicatesse

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Chronique de Ophélie Drezet

Librairie La Maison jaune (Neuville-sur-Saône)

En 1966, un glissement de terrain se produit à Aberfan, au Pays de Galles. William, jeune embaumeur tout juste diplômé, est dépêché sur les lieux. Une magnifique histoire émouvante et poignante que vous n'oublierez pas de sitôt.

Pas de sordide inutile dans cette histoire renversante : ne baissez pas les bras à la lecture du résumé ! William a seulement 19 ans et ce soir, il reçoit son diplôme d'embaumeur : il va enfin reprendre l'entreprise familiale. Mais c'est aussi ce soir que se produit le glissement de terrain à Aberfan, au Pays de Galles : une école est engloutie sous les roches. Les équipes ont besoin d'aide sur place et contre l'avis de sa famille, William y va, il veut aider les secours grâce à sa formation. Là-bas, son passé va le saisir à la gorge ; il est un garçon fragile, plus à l'aise avec les morts qu'avec les vivants. Mais d'où vient cette tristesse ancrée dans son visage ? Pourquoi refuse-t-il d'adresser la parole à sa mère depuis des années ? Et pourquoi, lui qui était promis à une brillante carrière de choriste, n'a-t-il plus chanté une seule note depuis des années ? Pourquoi a-t-il soudain décidé de reprendre l'entreprise familiale aux côtés de son oncle ? Grâce à une plume extrêmement habile et des allers-retours entre le présent et le passé, lorsque William n'était encore qu'un jeune garçon en internat spécialisé pour les jeunes choristes talentueux, l'autrice dresse le portrait d'une certaine époque avec vivacité et émotion. Par ailleurs, les personnages sont subtils : William n'est pas seulement un jeune garçon broyé. Il est toujours bouleversé par la mort de son père des années auparavant et se montre souvent ingrat envers ceux qui se préoccupent de lui. Les agissements de sa mère, qui nous paraissent d'abord extrêmes et peu reluisants, trouvent leur explication à la fin. Ainsi, même si les thématiques paraissent sombres au premier abord, ce roman réussit le tour de force de se laisser dévorer.