Littérature française

J.M.G. Le Clézio

Tempête

photo libraire

Chronique de Brice Vauthier

Librairie L'Étagère (Saint-Malo (Paramé))

J.M.G.Le Clézio s’aventure sur le terrain de la novella avec brio. La première histoire, qui donne son titre au livre, nous emporte dans les flots de la mer de Corée où des femmes plongent afin de ramasser des ormeaux. C’est un métier épuisant et souvent fatal. L’océan symbolise à la fois le liquide amniotique des mères et l’eau tueuse qui garde les jeunes pêcheuses dans ses profondeurs. Au cours d’une tempête, une adolescente tente de redonner le goût de vivre à un vieil homme rongé de remords depuis qu’il a renoncé à dénoncer le coupable d’un viol auquel il a assisté impuissant. Le second récit commence loin de la mer. En banlieue parisienne, une jeune femme tente de survivre à la rudesse du quotidien et à la solitude. Elle a dû fuir son Afrique natale après que sa famille l’a abandonnée. Cette déracinée se retrouve ballottée, comme on peut l’être par la mer et tentera avec sa demi-sœur de ne pas sombrer. Le style de Le Clézio se fait alors différent, plus sec et corrosif, comme pour nous faire ressentir la minéralité et la poussière du bitume.

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