Littérature étrangère

Roddy Doyle

Smile

Chronique de Joachim Floren

Librairie Le Matoulu (Melle)

Après l’inoubliable Paddy Clarke Ha Ha Ha (« Pavillons poche », Robert Laffont), Roddy Doyle dépeint de nouveau une société irlandaise pleine de contradictions. Victor Forde, la cinquantaine, a bien réussi. Médiatisé pour son franc-parler, il a connu la gloire et la reconnaissance mais il est tombé de haut après sa séparation. En effet, son aura reposait sur la forte personnalité de sa femme, au travers de laquelle il existait. Il revient vivre sur les lieux de son enfance à Dublin et se met à fréquenter régulièrement un pub. C’est alors qu’il tombe sur Fitzpatrick, qui se dit son ami d’enfance, or Victor n’en garde aucun souvenir. À chaque rencontre, des souvenirs douloureux émergent et son passé resurgit. Il se souvient de sa scolarité difficile dans un collège catholique. À travers son histoire, on questionne la place de la religion dans une Irlande en pleine mutation, la place des femmes et leur droit à disposer de leur corps. Au fur et à mesure, un sentiment de malaise s’installe à la fois dans l’esprit de Victor et dans celui du lecteur. Le dénouement final nous laisse abasourdis.

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