Littérature française

Nicolas Rodier

Sale bourge

photo libraire

Chronique de Marc Rauscher

Librairie Majuscule-Birmann (Thonon-les-Bains)

À presque 30 ans, il vient de passer devant un tribunal pour des faits de violences conjugales. Comment en est-il arrivé là ? Cette question le pousse à se pencher sur son passé familial. On ne peut pas dire qu'il est issu d'une catégorie sociale défavorisée. Aîné d'une fratrie de six enfants, il appartient à la classe que l'opinion publique qualifie de « sales bourges (au pluriel) ». Lui et les siens semblent privilégiés, corsetés dans des valeurs d'un autre siècle. Pourtant, une fois les portes closes, la violence aussi bien physique que psychologique s'exerce au sein de la famille. L'éducation des enfants ressemble à un dressage (la mère a un fouet) où tout est fait pour renvoyer au monde une image de perfection altière. Mais l'image que perçoit Pierre de lui-même est celui du « sale bourge (cette fois au singulier) » à laquelle il aspire à échapper. Et si la violence qu'il infligeait n'était que le contrecoup de celle qu'il a subie ?

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