Littérature française

Caroline Lunoir , Fanny Saintenoy , Anne-Sophie Stefanini , Sébastien Marnier

Qu4tre

photo libraire

Chronique de Aurélia Magalhaes

Bibliothèque/Médiathèque Jean Cocteau (Massy)

Ils sont quatre, un homme et trois femmes que rien ne devait réunir, sinon une trop lourde solitude et le café Le Sarah Bernhard, un jour de novembre. Tout peut encore changer.

Qui sont les héros de ce roman ? Des individus plutôt banals venant d’horizons différents et empêtrés dans un quotidien monotone qui a toutefois ceci de positif, qu’il permet de tenir à distance des blessures anciennes. Roman doublement polyphonique puisque s’y croisent quatre personnages sous la plume de quatre jeunes auteurs, Qu4tre est le récit d’une épiphanie, l’espoir d’un changement pour des êtres sur qui la vie pèse trop lourd. À l’image de cette journée de novembre ou du lieu qui les réunit, cet homme et ces femmes sont en demi-teinte, moyens, ni sympathiques ni haïssables. Et pourtant, le livre commencé, il est difficile de le mettre de côté. Le lecteur veut comprendre la nature du mal qui les ronge et s’ils peuvent espérer s’y soustraire. Le roman ne fournit pas de solution, mais à mesure que les heures défilent à la pendule du café, des résolutions sont prises. De manière subtile, les auteurs ont su donner une cohérence à ce récit dont les personnages sont très dissemblables. Leurs voix se font échos, tantôt autour d’une situation, tantôt autour d’un sentiment. On y devine le jeu d’écriture sans que l’intrigue lui soit sacrifiée, et l’on admire la singularité du ton, empathique et féroce.

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