Jeunesse

Agnès de Lestrade

Mon père est une saucisse

photo libraire

Chronique de Aurélia Magalhaes

Bibliothèque/Médiathèque Jean Cocteau (Massy)

Un père qui décide d’être acteur. Des enfants qui trouvent cette idée incongrue : c’est le monde à l’envers ? Non, simplement une famille en route vers le bonheur.

Que penser de la nouvelle lubie de son père ? Pour Séraphine, il ne fait aucun doute qu’il a des circonstances atténuantes. Après tout, son comptable de père n’a pas l’habitude de s’occuper seul de ses trois enfants, dont un adolescent rétif et un garçonnet survolté. Pourtant sa décision semble mûrement réfléchie : il sera acteur. D’ailleurs n’a-t-il pas déjà trouvé un rôle ? Il doit incarner une saucisse dans un spot publicitaire. Il va sans dire que l’accueil de cette idée par les différents membres de la famille est mitigé. Mais chacun à leur manière, ils vont soutenir le choix surprenant de papa. C’est pour la mère de Séraphine que la nouvelle est le plus dur à accepter, car elle a hérité d’une affaire familiale qu’elle se doit de diriger avec sérieux. Il y a peu de place pour le plaisir ou l’approximation dans son esprit cartésien. Quant à Séraphine, elle participera, malgré elle, au succès de son père à qui elle ressemble plus qu’elle ne l’imagine. Si l’on prend autant de plaisir à la lecture de cette comédie familiale, c’est en raison de son ironie mordante, de ses jeux de mots savoureux et de son rythme enlevé, qui nous font nous interroger sur le petit théâtre de la vie et l’importance de croire en ses rêves.

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