Lars Mytting aime bien le bois. Ses deux précédents livres en faisaient leur sujet principal. Son dernier roman est une histoire où se lient l’histoire et les légendes d’une famille norvégienne autour d’une église en bois debout.

Il y a des trésors que l’on met du temps à reconnaître comme tels. Au XIXe siècle, dans un esprit de modernisation qui s’est abattu sur la Scandinavie, on a détruit, souvent pour obtenir du bois de chauffage, des chefs-d’œuvre de l’architecture médiévale, les églises en bois debout, monuments d’une complexité et d’une beauté invraisemblables. Mais voilà, ces églises représentaient le passé, l’obscurantisme, les croyances païennes avec leurs dragons sculptés et leurs symboles oubliés. Un jeune et ambitieux pasteur, arrivé dans un village au fond d’une vallée de montagne, est bien décidé à accomplir la mission qui lui a été donnée de moderniser sa paroisse et avec elle de chasser les relents de paganisme liés à son église. Des siècles auparavant, un riche paysan avait fait don à l’église de deux cloches inestimables à la mort de ses deux filles siamoises. Avec le temps ne restent que des légendes autour de cette histoire. Mais la descendante de la famille, la jeune Astrid, bien qu’attirée par le pasteur, est résolument décidée à l’empêcher de mener son projet à terme. Sur ces entrefaites arrive un architecte, mandaté pour démonter l’église qui a été vendue pour être reconstruite en Allemagne. Lui qui se veut pragmatique tombe bientôt sous le charme de ce bâtiment auquel il ne comprend rien et qui le bouleverse. Il ne reste pas non plus indifférent à l’intelligence et l’effronterie d’Astrid ! Lars Mytting entremêle Histoire et légendes nordiques pour révéler la quête commune de chacun de ses personnages, leur désir de se libérer de l’ornière sociale qui a été tracée pour eux.