Littérature française

Claude Arnaud

Le Mal des ruines

illustration
photo libraire

Chronique de François-Jean Goudeau

Etablissement Scolaire ESTHUA - Université d'Angers (Angers)

« J’entends encore les voix, propagées par l’air chaud de l’été. » Ces voix sont celles des aïeux corses de Claude Arnaud, comme celles des réminiscences heureuses de l’enfance, au cœur de l’île de beauté. Elles ouvrent d’ailleurs ce récit cathartique, dans toute son acception grecque, où le descendant des maudits puis notables Zuccarelli va célébrer aussi bien le génie, la générosité de la nature corse que sa violence, sa furie presque endémique. Une ubiquité sinon une duplicité, ou encore une indépendance, dont l’écrivain prend la tangente. Lui, danse en effet un « tango existentiel », avec « un pied sur chaque rive de la Méditerranée », composé d’un versant insulaire, mythologique, organique ; et d’un autre, parisien, littéraire, libertaire. Ce Mal des ruines est une construction littéraire faite de rubriques nécrologiques, de faits divers, d’une archéologie sensorielle et de fulgurances poétiques : « la Méditerranée est le continent liquide où je me défais de la part aride et inhumaine de la capitale ». C’est surtout le récit d’une réconciliation et d’une paix retrouvée.

Les autres chroniques du libraire