Avec pour thématique centrale l’avortement aux États-Unis et nœud d’intrigue une prise d’otages, Jodie Picoult signe un nouveau roman qui ne peut laisser indifférent. Un texte fort sans mélo ni violon.

Le roman s’ouvre sur des coups de feu et une prise d’otages, dans un centre de santé pratiquant l’avortement au Mississippi. À l’intérieur, Wren, Bex, Joy, Izzy, Janine, Olive et le Dr Ward, présents pour différentes raisons, font preuve de solidarité, de patience et tentent de raisonner George Goddard, le forcené armé qui les retient captifs. Dehors, Hugh, le policier spécialisé en négociation de crise, découvre que sa fille Wren et sa sœur Bex sont dans l’établissement. Sans perdre son sang-froid ni son instinct de père protecteur, il tente d’établir le contact. Au fil des pages, le lecteur remonte le temps pour comprendre le vécu de chacun des protagonistes et ce qui a amené Georges à séquestrer ces gens. Il est question bien sûr d’avortement, à travers différents points de vue: humain et psychologique pour les femmes qui le subissent, légal et médical par le regard du médecin et des hommes de loi, mais aussi éthique et religieux. Chaque jour, des dizaines de manifestants anti-avortement se tiennent devant le lieu, sermonnent, tentent de faire changer d’avis les patientes et l’une des militantes s’est même infiltrée dans le centre ce jour-là. Au-delà de cette thématique forte, il est aussi question de choix, d’amour… Et si vous pensez, après avoir lu ces lignes, que c’est un texte exclusivement réservé à un lectorat féminin, vous vous trompez! La relation père-fille, la facilité du port d’armes à feu dans certains États américains, le traumatisme des soldats après des séjours au front font partie des points adjacents, mais non négligeables pour comprendre le fond de l’action. Un véritable plaidoyer pour la liberté d’actions et de décisions, dans un pays où celles-ci sont encore discutées et remises en cause.