Seuls le ciel et la terre

Kentucky. 1884. Adèle Maine, Addie, a tout juste 16 ans lorsqu’elle reçoit une lettre de son frère Tommy l’enjoignant avec tendresse à venir le rejoindre dans le Wyoming, à l’Ouest, où il vient d’acquérir une parcelle de terrain. Leur père vient de mourir ; Addie n’a pas vu son frère depuis plus de huit ans. Désormais sans plus aucune attache, cette jeune femme au caractère bien trempé, portant l’habit comme un homme, découvre dès son arrivée que l’Eldorado dont rêvait son frère n’est rien d’autre qu’une immensité hostile sans ressources cultivables. Leur maison : quatre planches pour les murs et un toit sommaire. Très vite, Tommy rejoint le camp de Dire Draw pour y travailler comme mineur au côté de Muuk, inquiétant personnage qui deviendra pourtant le mari d’Addie. Celle-ci, douée pour la chasse, décide de vendre du gibier aux hommes du camp afin d’assurer leur subsistance à tous, et pour cela elle engage Wing Lee, jeune Chinois venu en ce lieu dans l’espoir d’un futur meilleur. Son quotidien n’est qu’humiliation et ses compatriotes, que l’on nomme les coolies, sont réduits en esclavage, envoyés aux postes les plus dangereux dans les mines de charbon ou sur les lignes de chemin de fer. Addie, comme Calamity Jane à son époque mais pour une autre cause, joue, du fait de son engagement courageux auprès des Chinois et de son respect pour eux, un rôle qui la propulse aux premières loges de l’Histoire. Narratrice principale du récit, nous la redécouvrons à plusieurs périodes de sa vie : quarante ans après quand elle revient à Rocksprings pour faire éclater la vérité, le temps s’est suspendu, ancrant le roman dans le présent de ses jeunes années. Une longue et belle balade de lecture !