Littérature étrangère
Alex Miller
Autumn Laing
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Alex Miller
Autumn Laing
Traduit de l’anglais (Australie) par Françoise Pertat
Phébus
29/08/2013
432 pages, 24 €
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Chronique de
Manon Godeau
Librairie Gargan'Mots (Betton) -
❤ Lu et conseillé par
4 libraire(s)
- Laurence Behocaray de I.U.T. Carrières sociales, Université (Tours)
- Geneviève Gimeno de Maupetit (Marseille)
- Aurélie Paschal
- Delphine Bouillo de M'Lire (Laval)
✒ Manon Godeau
(Librairie Gargan'Mots, Betton)
Dans ce roman incandescent, le dixième à ce jour, Alex Miller dresse le portrait d’une femme impérieuse et fragile, qui fut la muse enchanteresse et désabusée de l’un des plus grands artistes australiens.
Autumn Laing a presque 85 ans. La dégradation de son corps, due au poids des années, rend la vie intolérable à cette femme à l’esprit vif. « Ils sont tous morts, et moi je suis vieille et décharnée ». Alors qu’elle réfléchit à la meilleure façon d’en finir avec cette existence, le lecteur comprend qu’une rencontre inattendue vient de changer le cours des choses. Autumn, bouleversée et elle-même surprise par le sentiment de culpabilité qui l’envahit, décide de rédiger une sorte de testament rédempteur capable de rendre hommage, en premier lieu, à Edith, la femme qu’elle vient de croiser dans la rue. Edith Black rencontra Pat Donlon au cours de ses études aux beaux-arts et, rapidement, ils s’aimèrent. Mais l’égocentrisme de Pat et la séduisante Autumn Laing détournèrent vite celui-ci de la vie et de l’enfant qui l’attendaient. Miller se sert de la voix d’Autumn, qui s’impose comme figure majeure du récit, pour redessiner les contours de ses principaux personnages : Edith, que l’on aime avec compassion, Pat Donlon dont on apprend à mépriser la suffisance, Arthur, trahi mais restant digne, et Autumn, blessée, intransigeante et engagée, qui a embrassé avec passion le destin d’un homme à qui elle a sacrifié un mari et donné une contenance. Grâce à son œil acéré de muse et son magnétisme, Pat a pu accéder à une reconnaissance ultime et bousculer, au travers de ses œuvres, autant la critique que les milieux bourgeois de l’époque. Dans cette peinture sociale des mœurs australiennes et à travers une passion tourmentée, l’auteur dévoile les secrets et les fêlures d’une vie consacrée à la création artistique. Alex Miller fait revivre, d’une plume majestueuse et dans un style teinté d’humour grinçant, les personnages réels inoubliables qui ont inspiré sa fiction : Sunday Reed et Sidney Nolan.