Littérature française
Jean-Louis Fournier
Ma mère du Nord
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Jean-Louis Fournier
Ma mère du Nord
Stock
01/10/2015
198 pages, 17,50 €
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Chronique de
Delphine Bouillo
Librairie M'Lire (Laval) -
❤ Lu et conseillé par
4 libraire(s)
- Dominique Gilot
- Ketty Cagnon de Vauban (Maubeuge)
- Frédérique Franco de Le Goût des mots (Mortagne-au-Perche)
- Alexis Destombes de Histoire de lire (Gréoux-les-Bains)
✒ Delphine Bouillo
(Librairie M'Lire, Laval)
« Elle ignorait qu’elle avait été la plus grande chance de ma vie. Je n’ai pas osé le lui dire, elle m’avait appris à taire mes sentiments. » Dans son nouveau roman, Jean-Louis Fournier rend un très bel hommage à sa mère.
Dans ses précédents romans, Jean-Louis Fournier nous a toujours parlé de sa famille. De son père dans Il a jamais tué personne mon papa, de ses enfants dans Où on va, papa ? et La Servante du Seigneur, ou de sa femme dans Veuf (tous disponibles au Livre de Poche). Il dédie son dernier roman à sa mère. Elle s’appelait Marie-Thérèse. Issue d’une famille modeste et catholique, elle préféra au petit étudiant en lettres, la beauté d’un jeune médecin. Il était rassurant, séduisant, jovial et noceur. Elle s’est mariée heureuse et amoureuse, des rêves plein la tête. Mais le conte de fée s’est vite assombri. Le prince charmant s’est avéré être un alcoolique, qui passait plus de temps au bistrot qu’auprès de sa famille. Jean-Louis Fournier rend hommage à cette femme, cette « mère courage », qui, « toute seule, a dû conduire sa vie, et la vie des autres ». En convoquant photos et souvenirs, il plonge dans son enfance passée dans le nord de la France. Il était l’aîné d’une fratrie de quatre enfants et portait déjà un regard parfois amusé, parfois mélancolique sur le quotidien de cette famille et de sa mère. Distraite et naïve, cette dernière a subi, tête basse, les humeurs de son mari, tout en assumant de manière froide et distante l’éducation de ses enfants. En de courts chapitres, Jean-Louis Fournier déroule le fil de cette vie, à l’image d’une météo marine. Au début, l’ambiance est agitée et froide, pour devenir au fil du temps de plus en plus calme et clémente. S’il était parfois difficile de trouver sa place, l’amour que portait cette femme à ses enfants a toujours dépassé les malheurs de la vie. Et si, quand il était plus jeune, Jean-Louis Fournier ne pouvait effacer la tristesse des yeux de sa mère, il réussit, ici, à lui rendre un très bel hommage et à composer l’une des plus belles déclarations d’amour d’un fils à sa mère.