Littérature étrangère
Amor Towles
Les Règles du jeu
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Amor Towles
Les Règles du jeu
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Nathalie Cunnington
Albin Michel
01/03/2012
512 pages, 22,90 €
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Chronique de
Diane Maretheu
Maison d'édition L'Iconoclaste () -
❤ Lu et conseillé par
7 libraire(s)
- Isabelle Réty de Gwalarn (Lannion)
- Isabelle Aurousseau-Couriol de de Paris (Saint-Étienne)
- Diane Maretheu de L'Iconoclaste ()
- Béatrice Putégnat
- Agathe Grandjouan de Bibliothèque pour tous (Nantes)
- Fanny Laborde de L'Odyssée (Saint-Malo)
- Carine Bastié de Privat (Toulouse)
✒ Diane Maretheu
(Maison d'édition L'Iconoclaste, )
New York, 1937. Katherine, Eve et Tinker se rencontrent le soir du 31 décembre. Elles sont bohèmes, il est riche. Ensemble, ils arpentent New York et goûtent à tous les plaisirs, quitte à se brûler les ailes.
Lorsqu’elle se laisse convaincre par sa colocataire, Eve, de sortir le soir du réveillon, Katey est loin d’imaginer les conséquences de sa décision. Alors qu’elles sirotent leurs verres en écoutant un jazz band, un homme s’assoit à leurs côtés. Il est élégant, poli. Toutes deux tombent immédiatement sous le charme de Tinker Grey. L’année commence apparemment sous de bons auspices pour les deux amies. Elles sortent régulièrement, chacune à un bras de Tinker, dînent dans les meilleurs restaurants, rencontrent une foule d’hommes et de femmes issus de la bonne société new-yorkaise. Il les initie aux bonnes choses, elles lui apprennent à s’amuser. La vie est facile, légère. Mais, comme un barman le glissera à l’oreille de Katey : « Ce genre de choses, ça ne dure jamais longtemps, ma belle ».
C’est un vrai roman d’apprentissage que nous livre Amor Towles. Eve et Katey ont en commun une certaine fraîcheur. L’une est trouble, l’autre franche ; l’une lunaire et extravertie, l’autre solaire mais plus en retrait. L’une sème le doute, on a du mal à comprendre ses intentions réelles, l’autre enchaîne réussites et déceptions, professionnelles comme personnelles, tombe mais se relève de tout. Elle a une énergie folle et un caractère que l’on voit se façonner au fil des pages et tout au long de cette année 1938. L’auteur réussit le tour de force de nous décrire cette ville comme si l’on y était. Les rues animées de New York défilent, les cafés et les restaurants ont ce charme désuet des vieux films. De Greenwich à Central Park et la 5e avenue, le roman nous embarque dans une balade virevoltante, étourdissante et ravissante dans le New York des années 1930. Lové dans votre canapé, vous vous imaginez dans une jolie robe ou un beau costume, votre fume-cigarette dans une main, ce roman dans l’autre. Les personnages ont la classe de ceux de Scott Fitzgerald, l’insolence d’un Truman Capote et la modernité d’un Jay McInerney.