Littérature française
Franz Bartelt
Le Testament américain
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Franz Bartelt
Le Testament américain
Gallimard
01/01/2005
144 pages, 14,90 €
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Chronique de
Jean-Marc Brunier
Librairie Le Cadran lunaire (Mâcon) -
❤ Lu et conseillé par
6 libraire(s)
- Aurélie Paschal
- Jean-Pierre Agasse de Actes Sud (Arles)
- Catherine Mugnier de Imaginaire (Annecy)
- Béatrice Leroux de Les Traversées (Paris)
- Yolande Bastian de de Sarrebourg (Sarrebourg)
- Pauline Fouillet de Livres et vous (Ruffec)
✒ Jean-Marc Brunier
(Librairie Le Cadran lunaire, Mâcon)
Y’a pas à dire, ce gars-là, il me fait rire. Et si vous n’avez pas encore eu la chance de profiter de l’humour de Bartelt, ce nouveau livre est une occasion à ne pas manquer. Quant aux lecteurs de la première heure, qu’ils se réjouissent !
Mais quelle drôle d’idée que ce testament établi par le milliardaire Clébac Daroin. À sa mort il demande, que dis-je, il exige que chacun des habitants de Neuville, « petit village de trois centaines d’individus répartis par paquets ou à l’unité dans une soixantaine de masures, aussi délabrées que leurs propriétaires » , il exige donc d’eux que soit construit un tombeau. Pas un truc simple avec sépulture et épitaphe, non, un véritable mausolée, un temple, une sorte de demeure mortuaire avec marbre, toiture en ardoises vernissées, baies vitrées et sanitaires. À la lecture du testament, le notaire est formel : tous, sans une seule exception, doivent se soumettre aux ultimes exigences de l’excentrique milliardaire, aussi farfelues soient-elles – et elles le sont ! Sinon rien, l’argent ira ailleurs. Mais, « pour la population de Neuville, la question ne se posait pas : les désirs de Clébac Daroin avaient toujours été des ordres. Ils n’obéissaient pas. C’était mieux : ils acceptaient. » La chose est donc entendue : Neuville aura son cimetière selon les dernières volontés de Clébac Daroin. Évidemment, la vie du village s’en trouve chamboulée jusque dans ses fondements. Petit à petit, tout converge vers ce lieu aussi inattendu qu’insolite, qui se transforme progressivement en attraction locale. Fort d’un scénario aussi désopilant, Franz Bartelt nous entraîne dans une sorte de comédie humaine aussi surprenante que drôle, irrespectueuse et irrévérencieuse. Croyez-moi, partager les aventures de Napoléon Beloeil, de la veuve Dorval, du père Fricoteau, de René Vendrèche, de la sulfureuse journaliste Anne-Marie Mingue (qui ne recule devant aucun sacrifice pour obtenir son scoop) et de toute une galerie de personnages plus cocasses les uns que les autres, relève du bonheur rare ! D’aventures en rebondissements, de rebondissements en dénouements, ce Testament américain est un pur régal d’ironie, de roublardise et de drôlerie, une fable désopilante et caustique sur la société contemporaine.