Un Martin Suter grand cru, c’est d’abord une bonne histoire servie par une écriture précise et riche en détails, assortie d’un sens aigu de l’observation, d’une documentation solide et étayée, et d’une intrigue qui ménage d’abondantes surprises. Tout est là, dès la première phrase : « Quelque chose n’était pas pareil, mais il ne savait pas quoi. » « Il », c’est Peter Taler, quarantenaire dont la femme a été assassinée un an auparavant, que l’on découvre debout à sa fenêtre, occupé à observer le quartier et son voisinage. Quelque 300 pages plus loin, vous saurez tout de cet énigmatique personnage, de son étrange voisin Knupp, du pourquoi et du comment sa femme est morte… et je ne vous dirai rien ! 300 pages plus loin, vous n’ignorerez plus rien des raisons qui poussent Taler à tenter désespérément de retenir le temps qui passe inexorablement ; voire de l’abolir. Et vous saurez pourquoi ces 300 pages sont si surprenantes de sérieux, de drôlerie, de noirceur, de burlesque, pourquoi elles sont à ce point bizarres et haletantes. Au terme de ces 300 pages, vous vous direz in petto : « Avec Martin Suter, je ne perds pas mon temps ! »
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