Littérature française

Anderson , Mark Kurzem

Dolce Vita

photo libraire

Chronique de Jean-Marc Brunier

Librairie Le Cadran lunaire (Mâcon)

J’emprunte à Nancy Huston le titre de l’un de ses livres pour parler de Dolce Vita , tant ce titre, Dolce Agonia , résume avec exactitude ce livre magnifique.

Le 3 février 1960, c’est la première de Dolce Vita de Fellini. À l’automne 2010, le prince Emanuele Valfonda, 85 ans, s’en souvient encore, lui qui n’était alors qu’un tout jeune figurant apparaissant dans l’œuvre devenue mythique. Il s’en souvient et le raconte à son confesseur, le jésuite Saverio. Mais si cette confession commence par le récit d’un tournage, elle se poursuit bien au-delà. C’est à un véritable examen de conscience que se livre Emanuele Valfonda, comme le testament d’un enfant du siècle, un enfant gâté, témoin privilégié d’une période, celle des années 1959-1979. Rappelez-vous le début des années 1960, l’effervescence, les années d’émancipation et de libération, de création, de débauche et de luxure… Très vite cependant, ces années d’effervescence basculent dans la répression et l’affrontement politique. Ce que l’on appellera les années de plomb émerge. Une époque où se déchirent, dans un bain de sang, les forces d’extrême droite et d’extrême gauche. Ce livre remarquablement documenté, est aussi un roman qui se dévore d’un seul souffle. Jamais peut-être, récit aussi plaisant à lire ne nous aura autant éclairés sur cette sombre période de l’histoire italienne.

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