Le Guerrier de porcelaine

Après le décès de sa mère et de sa presque petite sœur, alors que son papa doit repartir au front, Mainou, petit garçon de 9 ans, va traverser la ligne de démarcation caché dans une charrette pour rejoindre la ferme-épicerie de sa grand-mère maternelle en zone occupée. La vie en Lorraine sera bien différente du bonheur familial de Montpellier. La peur et la tristesse l’envahissent. Pourtant, sa maman lui a tellement raconté ses souvenirs d’enfance que lorsqu’il se retrouve dans sa maison, dans sa chambre, il a le sentiment de vivre avec elle dans sa tête. Il lui écrit dans son cahier d’écolier pour se donner l’impression qu’elle n’est pas partie pour toujours. Sa grand-mère au corps de brindille et au regard si doux lui a préparé un cadeau de bienvenue auquel il devra porter toute son attention, un œuf de cigogne. L’attente de l’éclosion se révèlera pour l’enfant une période joyeuse qui adoucit les heures passées la peur au ventre dans la cave pendant les bombardements. La tante Louise, bigote, et Émile, l’oncle blagueur, doivent veiller sur le petit qui a du mal à respecter les codes imposés dans son quotidien pour ne pas les mettre en danger. Enfermé pour être protégé, il doit fouiller son cœur pour y trouver un reste de joie mais Mainou a « un chagrin de boule de pétanque dans la gorge ». Pour que le souvenir de sa mère ne s’éloigne pas, il lui parle, lui écrit. Les effluves de son parfum lui donnent le sentiment de l’avoir gardée près de lui. Il en retire une force extraordinaire pour les jours difficiles à venir. Malgré toute la discrétion de la famille, Mainou va découvrir un secret. Dans le grenier loge une fée dont la présence l’aidera à chasser la mélancolie. Humour et poésie sont réunis dans ce roman émouvant d’une profonde sensibilité, riche de l’innocence d’un enfant qui trouve la force de se reconstruire bien que meurtri par l’absence.