Jeunesse Dès 13 ans
Ruchira Gupta
Girls bazaar
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Ruchira Gupta
Girls bazaar
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Emmanuelle Urien
Slalom
04/04/2024
400 pages, 18,95 €
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Chronique de
Simon Roguet
Librairie M'Lire (Laval) -
❤ Lu et conseillé par
9 libraire(s)
- Mélanie Mignot de Le Grand Cercle (Éragny-sur-Oise)
- Aude Marzin de Plaisir de lire (Plaisir)
- Simon Roguet de M'Lire (Laval)
- Laurence Tutello de Le Chat Pitre (Paris)
- Valérie Briland de Hirigoyen (Bayonne)
- Caroline Bourrelly de Collège Jean Mermoz (Bois Colombes)
- Vanessa Pasqualini-Lanselle de Canopé de La Rochelle (La Rochelle)
- Ludivine Herreman de Bibliothèque Diane de Poitiers (Étampes)
- Elora Quendez de Le Livre à venir (Saumur)
✒ Simon Roguet
(Librairie M'Lire, Laval)
Ruchira Gupta est une journaliste et activiste reconnue dans le monde entier pour ses combats. Elle a notamment reçu un Emmy Award pour son film documentaire « The sellings of innocence » qui démonte les réseaux de la prostitution infantile en Inde. Elle revient sur ce sujet avec beaucoup de force grâce au roman Girls Bazaar.
Heera est une jeune fille indienne de 14 ans. Elle vit à Girls Bazaar, une rue devenue un haut lieu de la prostitution, dans le quartier d’une grande ville du Nord. Les conditions de vie y sont très difficiles : il y a peu à manger, les cabanes sont à même le sol et risquent à tout moment de s’écrouler ou d’être inondées. Malgré cela, Heera et son grand frère Salman vont à l’école et réussissent plutôt bien. Mais tous les jours, la jeune fille subit les moqueries des enfants plus aisés et, un jour, une bagarre explose avec le fils d’un policier du quartier. Heera est renvoyée de l’école. Tout ceci donne raison au père d’Heera qui est persuadé que sa fille n’a rien à faire à l’école et qu’elle doit travailler pour aider la famille. La plupart des jeunes filles du bidonville sont vendues à Ravi Lala, le proxénète du quartier. L’étau se resserre sur Heera. Son père, alcoolique et désœuvré, presse pour qu’elle suive l’exemple de sa cousine qui se prostitue dans la maison voisine. C’est alors qu’intervient le personnage de Rini Di. Elle est éducatrice dans un foyer de jeunes filles et va proposer à Heera et ses parents de la prendre avec elle, après une agression des hommes de Ravi Lala. Ce foyer héberge uniquement des jeunes filles orphelines ou en danger. C’est une renaissance pour Heera et un retour à l’école. Elle apprend les arts martiaux, notamment le kung-fu, et, récompensée par ses efforts, remporte une compétition locale. Grâce à la pratique de cette discipline, elle se sauve, se réapproprie son corps et comprend qu’il n'est pas un objet de proie mais un véritable instrument pour se libérer. Ce roman est un récit inspiré des multiples histoires que lui ont racontées les filles que l’autrice a aidées tout au long de son engagement dans l’ONG qu’elle a créée. Le texte est extrêmement émouvant et propose une vision dure d’une situation encore bien réelle dans certains pays. Heureusement, grâce à des femmes comme elle ou Rini Di dans le roman, leur condition peut changer et une issue positive se profiler. C’est un grand roman !