Essais

Philippe Broussard

À la recherche de Ginka

photo libraire

Chronique de Louise Debove

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Toute l’histoire part d’un vrai fait divers. Un corps est retrouvé pas loin du périphérique nord de Paris. C’est une pute, la culotte baissée aux chevilles. Vingt-trois coups de couteau la maculent. Il y a enquête, on retrouve le coupable. Fin. Mais pas pour Philippe Broussard. Il veut enquêter. Ce petit être sans vie n’avait que dix-neuf ans, venait de Bulgarie. C’était une fille, ses parents y vivent encore. C’était une mère, et c’est à l’enfant que Ginka n’a pas pu garder que Broussard s’adresse. Ginka était têtue, fougueuse, amoureuse. Elle n’a pas fait les bons choix et ceux-ci la mènent en France. Pour un homme, elle accepte tout. Il a besoin d’argent. Elle se prostitue, entre dans ce monde dangereux et n’en sortira pas vivante. Le texte poignant dénonce l’abomination des parcours de femmes trop crédules qui rêvent d’un ailleurs n’ayant rien de bon à leur offrir. On en sort les larmes aux yeux avec un nom qu’on n’oubliera jamais : Ginka, celui d’un être humain auquel on a redonné toute sa dignité.

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