Littérature étrangère

Robert Seethaler

Une vie entière

Chronique de Isabelle Theillet

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En 1902, dans un village de montagne autrichien, Andreas Egger, âgé de 4 ou 5 ans, est confié au fermier Kranzstocker contre son gré. Ce dernier passe son temps à lui donner des raclées, jusqu’au jour où il lui brise un fémur. L’enfant, mal soigné, restera boiteux pour le restant de sa vie. Il est heureusement fort, physiquement et psychologiquement, ce qui lui permet de se soustraire à la tyrannie de l’horrible Kranzstocker et de se donner une ligne de conduite. Embauché par l’entreprise Bittermann & Fils malgré son handicap, il participe à la construction des téléphériques qui ouvrent sa vallée à la venue des skieurs. Notre héros, travailleur honnête puis époux comblé, va croiser la mort à bien des occasions. En 1942, on l’envoie mener une bien drôle de guerre dans le Caucase. Il passe plus de huit ans en Russie : deux mois sur le front de l’Est, le reste à l’intérieur d’un camp de prisonniers perdu au cœur de la steppe. À son retour au village, il lui faut tout reprendre à zéro. Merci à Robert Seethaler pour ce héros attachant d’une grande humanité.

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