Littérature étrangère

Jo Baker

Une saison à Longbourn

photo libraire

Chronique de Alix Mutte

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Des réécritures de Orgueil et préjugés, il y en a pléthore. Plus ou moins bonnes, adultes ou « adulescentes », toutes ne sont que de pâles copies du grand classique indétrônable. Et pourtant, avec Une saison à Longbourn, Jo Baker réussit l’impensable : désacraliser la famille Bennett. Oui, oui ! Car nous entrons à Longbourn par la porte de derrière et lavons le linge sale en famille. L’histoire nous est contée du point du vue des domestiques. Sarah, notre héroïne, est le double d’Elizabeth Bennett. Elles ont le même âge. Mais si l’une est une jeune fille de bonne famille, l’autre est une orpheline qui doit se lever à l’aube pour blanchir le linge de la première. Toutes deux vivront cependant les premiers émois de l’amour – pas au même rang, cela va de soi. C’est donc à une plongée presque sociologique que se livre Jo Baker, qui décrit le quotidien de la domesticité anglaise au début du xixe siècle. Et nous suivons avec délice la vie de ces êtres souvent négligés mais indispensables au bon fonctionnement de la maisonnée, et donc de l’histoire !

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