Littérature étrangère

Kuo Chiang-Sheng

Taipei pianissimo

Chronique de Marguerite Martin

Librairie Terre des livres (Lyon)

Li-san est veuf et pleure sa seconde épouse, Emily, directrice d’une école de musique qui jouxte leur demeure. Leur mariage n’a duré que quatre ans, elle n’a pas eu le temps de faire de lui un véritable mélomane. Lors de ses déambulations dans l’école de musique déserte, il découvre l’existence de l’accordeur de pianos dont la présence soulage sa peine. Leur lien se tisse autour d’une mélancolie partagée dont les racines n’ont rien de commun. Quels sentiments peuvent pousser un jeune prodige à renoncer à la scène ? Les pianos ont-ils une âme ou est-ce l’interprète qui permet à la beauté d’advenir ? C’est à une délicate errance entre passé et présent, dans les ruelles de Taipei puis de New York enneigé que nous invite l’auteur. Elle est peuplée d’amours trahies et dissimulées, et d’une nostalgie obsédante. Le silence et les questions en suspens triomphent au même titre que la musique dans cette véritable sérénade aux âmes et métiers de l’ombre.

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