Littérature étrangère

Milena Agus

Quand le requin dort

photo libraire

Chronique de Christèle Hamelin

Librairie Le Carnet à spirales (Charlieu)

« Quand le requin dort », il faut saisir sa chance, essayer d’échapper à ses dents puissantes, rejoindre la lumière. Mais chez les Sevilla-Mendoza, le bonheur file entre les doigts comme le sable brûlant des plages de Sardaigne. Coincée entre une mère fragile et inadaptée, un père volage et absent, un frère enfermé dans sa musique, une tante en mal d’amour, la narratrice, adolescente à vif, s’abîme dans une relation perverse et toxique avec un homme marié. Dans cette famille bancale où la normalité est un vain mot, on préfère s’en remettre à Dieu ou aux superstitions, fuir plutôt que d’affronter les pièges de l’existence et de l’amour, rester prisonnier d’une vie ingrate. Le premier roman de Milena Agus oscille entre lumière et obscurité et augure déjà de son écriture sans détours qui, en quelques mots, crus ou poétiques, souligne la mesquinerie des hommes, la soumission des femmes, aborde des vies foireuses et pourtant singulières.

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