Littérature étrangère

Collectif , John Freeman

New York

photo libraire

Chronique de Hélène Woodhouse

Librairie Le Bateau Livre (Lille)

Loin du strass et des paillettes, l’anthologie de textes et nouvelles réunis ici par John Freeman jette un éclairage sur la réalité sociale de la ville.

Qui n’a jamais rêvé d’aller s’installer à New York ? D’aller croquer à pleines dents dans la grosse pomme ? De se noyer dans la faune de « la ville qui ne dort jamais » ? Comme il l’explique dans sa préface, John Freeman a souhaité rendre compte, en faisant appel à une trentaine d’auteurs, connus ou non, des nombreuses disparités qui coexistent dans la plus emblématique des cités américaines. On lira avec effarement le calvaire d’une jeune femme et de sa famille, dont les nouveaux propriétaires détruisent sciemment cuisine et salle de bains pour les pousser à partir, et pouvoir ainsi louer à une autre famille, plus riche… peut-être aussi plus blanche. On partagera – sans le comprendre vraiment – la détresse d’une ado pourrie-gâtée tandis que son père fraie avec des prostituées triées sur le volet : des étudiantes en mal d’argent. On s’offusquera des conditions de travail (oui, la ville ne dort JAMAIS), des clivages sociaux, des préjugés moraux, du système scolaire… et pourtant, on ne cesse d’aimer encore et toujours cette ville fabuleuse. Et pourquoi pas son 6e district imaginaire, à travers le regard des auteurs et des habitants qui la font. New York pour le pire, et pour le meilleur.

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