Essais

Frédérique Leichter-Flack

Le Laboratoire des cas de conscience

photo libraire

Chronique de Florence Zinck

Librairie Sauramps Comédie (Montpellier)

« Et ainsi, ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. » (Pascal, Pensées sur la justice ).

Il me semble que le propos de Frédérique Leichter-Flack qui consiste à se demander : « Qu’est-il juste de faire ? », trouve une bonne illustration dans cette formule de Pascal relative à la notion de justice. L’auteur du Laboratoire des cas de conscience nous invite, à réfléchir, par le biais de la littérature, aux cas de conscience qui s’imposent à nous. Elle tire de ses lectures une définition ou une vision de la conscience, passe avec adresse et dextérité d’un sujet à l’autre, soulève des questions de ce genre, qui est aussi celle que se pose l’antihéros mis en scène en 1835 par Gogol dans sa nouvelle « Le manteau » : se soustraire à la vie sociale et affective entraîne-t-il l’individu dans les abîmes ? L’auteur se demande également si, par exemple, la singularité de la perception propre à chaque individu ne rendrait pas impossible toute équité ? Face à l’écueil de toute existence humaine, le choix est souvent un terrible dilemme. « Dans cet équilibre instable se devine une question informulable : combien vaut une vie ? » Ce travail de réflexion original et passionnant demande qu’on s’y attarde.

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