Littérature étrangère

Juan Gabriel Vasquez

Le Corps des ruines

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Chronique de Aurore Pourny

Librairie Caractères (Mont-de-Marsan)

Après Les Réputations (Points) et Les Dénonciateurs (Seuil), Le Corps des ruines résonne comme l’accomplissement d’une quête obsessionnelle de vérité sur le pays de Juan Gabriel Vásquez, la Colombie.

Deuxième sélection du Prix Médicis 2017

Deuxième sélection du Prix Femina 2017

 

Tantôt historique, tantôt plus intime, foisonnant sans jamais peser, le nouveau roman de Juan Gabriel Vásquez décrypte soixante ans de violence colombienne dont l’événement déclencheur est l’assassinat, le 9 avril 1948, de Jorge Eliécer Gaitan. Le crime de cet « avocat d’origine modeste parvenu au sommet de la vie politique et appelé à sauver la Colombie de ses élites impitoyables » est devenu un des mythes du pays comme peut l’être l’assassinat de J. F. Kennedy plus au nord. Mais qui a tué Gaitan ? Est-ce « les conservateurs, les libéraux, les communistes, les espions étrangers, la classe ouvrière qui se sentait trahie ou l’oligarchie qui se sentait menacée » ? Ainsi s’interroge Vasquez à l’instar de tous ses compatriotes. Le romancier poursuit son exploration, quasi monomaniaque, de l’Histoire colombienne, de la virulence de ses politiques, de l’impact dévastateur de ses médias, en s’attachant cette fois au personnage de Carlos Carballo. Cet extravagant, passionné par les meurtres d’hommes politiques célèbres, cherchant à tout prix la vérité derrière les complots, va entraîner l’auteur et son lecteur dans une spirale dont ils ne s’échapperont qu’en refermant ce livre époustouflant.

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