Polar

Liam McIlvanney

Là où vont les morts

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Chronique de Marie Hirigoyen

Librairie Hirigoyen (Bayonne)

Plongée tumultueuse dans une ville crépusculaire où les rues de briques noircies par la pluie reflètent trafics criminels et politiques. De l’écossais pur malt !

Dans les pas de son père William, Liam McIlvanney fait de Glasgow le personnage principal de ses polars. Avec le superbe Les Couleurs de la ville (Métailié), il nous entraînait dans les arcanes tortueux du mouvement orangiste, base arrière et fournisseur d’armes des protestants extrémistes d’Irlande du Nord. Dans ce deuxième volet de la trilogie, Gerry Conway est de retour. Journaliste politique au Tribune on Sunday, il se lance dans une enquête sur le suicide suspect de son collègue et ami Martin Moir au moment où l’Écosse prépare les Jeux du Commonwealth et où le futur référendum sur l’indépendance échauffe les esprits. Il se trouve happé dans une spirale qui l’introduit dans des cercles où la violence sert d’unique loi entre politiciens véreux, milieux d’affaires liés à la pègre et truands de la rue. Les dessous de la ville grouillent d’une faune interlope qui conjugue la religion, le foot et le crime. « Comment […] expliquer à une catholique slovaque l’allégeance d’un Écossais des Lowlands à une organisation paramilitaire protestante, illégale, basée dans l’Ulster ? » L’attachant Gerry Conway, miné par ses préoccupations de père et ses doutes, ira au bout d’une quête ponctuée de nombreux verres de ce fameux breuvage non laitier produit dans les Highlands.

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