Littérature française

Marie-Hélène Lafon

Histoires

Chronique de Bénédicte Cabane

Librairie des Danaïdes (Aix-les-Bains)

Marie-Hélène Lafon est à l’aise constamment. « Toujours, je fais ça, je vais et je viens, entre roman et nouvelle, nouvelle et roman, dans les deux sens, à perdre haleine. »

À la lecture de ce nouveau recueil de nouvelles, le lecteur s’interroge. Il y a comme un petit air de déjà-vu… Tout finit par s’éclairer, puisque in fine, l’auteure nous explique qu’elle travaille sans cesse les mêmes textes pour en faire des nouvelles, des romans, changer les fins ou les narrateurs… Et, pour le lecteur, cet air de déjà-vu ne gâte en rien le plaisir ; au contraire, cela le prolonge. Parce qu’on ne se lasse pas de ces personnages d’un autre temps, attachés à leur terre (un bout de l’Auvergne, du Cantal), ouvriers agricoles, paysans. Ou encore de ces enfants incompris des adultes qui trouvent dans l’école un salut. Et puis, le silence, le silence des maisons, des morts, des parents… Oui, qu’importe si Mo avait été déjà rencontré dans un précédent roman éponyme, nous le retrouvons avec plaisir et souffrons une fois de plus avec lui d’être moqué de son illettrisme, qui plus est par celle qui lui est tout. Ou Roland, éternel suicidé, et éternel remords de son voisin qui n’a rien vu arriver et qui s’interroge encore et encore. Ce sont les mêmes romans, les mêmes nouvelles, et pourtant tout est nouveau et différent à chaque fois.

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