Littérature étrangère

Aura Xilonen

Gabacho

photo libraire

Chronique de Géraldine Guiho

Librairie À la ligne (Lorient)

Dans ce premier roman, Aura Xilonen, très jeune auteure née au Mexique et actuellement étudiante en cinéma, dépeint la vie tumultueuse d’un personnage hors normes. En espagnol, le terme gabacho désigne l’étranger, celui qui vient d’ailleurs, qui est mal éduqué, peu fréquentable. Liborio a traversé le Rio Grande au péril de sa vie pour tenter sa chance aux États-Unis. Il devient dès lors le narrateur du roman, nous plaçant sans ménagement au contact direct de son existence dans un paysage urbain à la violence perpétuelle – et donc assez peu propice aux éclosions d’amour. La langue d’Aura Xilonen se révèle d’une incroyable inventivité. Métissée d’espagnol, d’américain, d’argot, parsemée de néologismes, passant d’un registre hautement littéraire à une vulgarité de vestiaire, le style de l’auteure déroute et enchante. Le rythme est bouillonnant, survolté. Le texte défile à toute vitesse. On pense à un match de boxe dont les reprises s’enchaîneraient sans pause, ou à un morceau de jazz effréné.

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